Dans les yeux d’Helen
« Pierre OST »
ACRODACROLIVRES ISBN : 9782930956176
Ce fut un peu par hasard que je devais rencontrer Pierre OST. Nous étions présents au Salon du livre de Buzet sur Baïse, petite ville située à un jet de pierre de Bordeaux (un grand jet), salon dans lequel je terminais une tournée littéraire en France avant de me rendre à l’incontournable Mon’s Livre.
Bref, peu importe, le principal est de se retrouver nez à nez avec un auteur qui allait me surprendre.
Des livres, je l’avoue, j’en reçois énormément. Puis, qu’importe les délais, je me suis promis de n’en passer aucun ce qui énerve certains éditeurs parce qu’ils aimeraient faire partie des priorités. Priorité ? Privilégié ? N’ai-je pas passé l’âge de ce genre de considération ? Me voici donc en plein salon, posant micros et caméras en essayant de me fondre dans le tumulte, portant l’espoir d’une belle découverte. Ce n’est pas question de se forger une image de blasé, c’est le plaisir de saisir ces petits présents offerts par la vie, je veux exprimer par-là, les fruits rares, les pépites qui se cachent sous la foison d’ouvrages exposés.
Bingo, et merci le destin ! Était-ce parce qu’il venait du nord ? Que le titre m’intriguait ? Qu’il me parlait de tout, de rien, sans me vanter son ouvrage, sans prétendre qu’il est le meilleur, sans me casser les pieds ? Serais-je intrigué pour raison qu’il me parlait des bourrasques de vie ? Je n’ai aucune réponse à ces questions ou, peut-être que si, probablement que son interpellation me dévoilera ce que je pressentais.
- Et vous, qui êtes-vous ?
Il ne me connaissait pas, ce détail me semblait important en raison du fait qu’il ne cherchait pas à se faire remarquer par intérêt et ça ! Parfois ça fait du bien.
Bref, rien n’était encore acquis, encore fallait-il que son roman m’intéresse.
De retour au pays, le roman de Pierre Ost se présentera à moi un peu par hasard. Encore ? Désolé, je n’y suis pour rien.
Défaisant ma valise voici qu’un le livre s’échappe de mon attention. Boum, le voici qui tombe et puisque l’heure de la sieste résonne à bras ouvert, je ramasse la victime et me décide de le parcourir en lecture diagonale afin d’en humer ses embruns. Je ne croyais pas si bien dire, la marée s’est présentée et me voici emporté sur les rives des jolies découvertes.

Voici un roman des plus intéressants. Au départ on ne comprend pas trop vers quelle direction l’auteur nous entraine. Passionné de navigation, la marine ne semble n’avoir aucun secret pour lui. J’avoue qu’une certaine crainte se pointait insidieusement. Va-t-on étaler sa connaissance comme d’autres étalent la confiture ou bien ? Et c’est là que le talent se pointe. Par petites touches discrètes l’histoire se dévoile et quelle histoire ? Imaginez un homme, un commandant de bord, qui malgré ses responsabilités n’hésite pas à fréquenter le goulot de sa bouteille préférée. Imaginez cet homme au bord de la rupture, prêt à baisser les bras, à se laisser engloutir par le poison des souvenirs.
Un navire prend les flots, un bateau essoufflé à l’image de son commandant, affronte l’océan en offrant probablement ce que l’on pourrait appeler « son chant du cygne ».
Et puis, page après page le lecteur se laisse entrainer, aspirer par une histoire magnifique. L’aventure, l’amitié, les colères et puis, l’amour, mais pas comme vous pourriez l’imaginer, non, un amour sublime qui renaitra peut-être si la mort, soudain, se montrait magnanime.
Ne cherchez pas de comparaison, il n’y a rien de comparable. Une belle aventure, bien écrite, un roman à s’offrir sans la moindre hésitation.
Philippe De Riemaecker
