Édition Académia – ISBN : 978-2-8061-0223-2
Des plumes de talent, il en existe jusqu’au cœur de notre terroir. Preuve en est, le roman écrit par la Jodoignoise Patricia Fontaine. Difficile de le rater, la presse avait souligné la qualité de l’ouvrage.

Soyons honnêtes, ce roman, « Cape Verte« , ne se lit pas d’un simple regard, pas de chance pour les rapidos de lecture, les distraits, les « je n’aime que la facilité », pas de chance on risquerait de les perdre au creux de l’intrigue.
« Cape verte » fait partie de ces ouvrages qui nous saisissent la main pour un voyage peu ordinaire. Ce n’est plus une lecture, c’est un rebondissement, un moyen de remonter le temps, les siècles, pour suivre deux destins au féminin. Des chemins qui se tracent séparés par les ans et pourtant, sont ils si différents ? Histoire(s) de femmes écrite par une femme et : c’est bien réussi ! Ne me demandez pas de vous dévoiler l’intrigue, je m’y refuse, préservez votre plaisir.
J’ai aimé me laisser porter par le courage de ces filles d’Ève. J’ai adoré percevoir ces sensibilités et parfois, pourquoi pas, une pointe de phantasmes distillée avec pudeur.
J’ai vibré, me laissant entraîner au cœur d’un lieu de distraction que l’on jugerait, de nos jours, d’un regard fripé par la bienséance.

Certes, autre époque, autres mœurs. Il était un temps ou ces établissements (mais de quoi parle-t-on que diable ?) portaient enseigne sans que l’on ne parle de vice. Oui, je me suis laissé porter par les respirations d’une jeune fille perdue dans ce tumulte et qui découvre l’amour sans reconnaître le visage de ce bouleversement. Qu’importe le nom ou la réputation de l’enseigne, l’important se trouve sous la pureté des intentions.
De résumer ce livre serait vous mentir. Nous approchons les sectes, nous sommes amenés au cœur de réunions insolites. Manipulation et Machiavel se cachent entre les lignes. Une femme doctorante qui découvre que son entourage devient source de méfiance. Ce n’est pas qu’un roman, c’est une toile d’aranéide qui nous englue dans une sorte de labyrinthe démoniaque. Éternel combat entre le bien et le mal, à condition de pouvoir les différencier sans se tromper.
Patricia Fontaine, votre livre est beau, bien écrit, il mérite nos regards et notre admiration. Il est digne de notre concentration. Cape Verte, se l’offrir pour préparer l’automne, c’est peut-être ainsi que le printemps s’apprête.
Je gage qu’une suite ne saurait tarder… Si ce pressentiment venait à se vérifier, je serais probablement le premier à me précipiter.
Philippe De Riemaecker